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SEPTEMBRE l590. 99
mais qu'il n'avoit fait ce détachement de son armée que pour attirer le duc de Parme hors de ses retran-chemens et lui donner bataille, pour se rendre maître ensuite de la ville de Paris sans verser le sang des Parisiens. D'autres disent que le duc de Parme dans cette conjoncture devoit sortir de ses retranchemens, et ne pas refuser la bataille d'une armée harassée et fatiguée par un long siege.
Le mercredy douzième jour de septembre, il y eut grande joye dans Paris, par la nouvelle que le roi de Navarre, après avoir mis en œuvre toutes les ruses de la guerre pour faire sortir les ducs de leur retranchement, mais inutilement, avoit envoyé ses troupes, partie en Tdùraine, partie en Champagne, partie en Normandie, partie en Bourgogne, et dans quelques places aux environs de Paris ; et par-là donné moyen au duc de Mayenne de se rendre à Paris sans courir risque.
Le mardy 18 septembre, ledit duc de Mayenne arriva à Paris, avec les principaux de son armée et de son conseil. Mais on ne fut à l'encontre de lui, et ne lui fut pas faite entrée, parce qu'on ne sçavoit pas son arrivée. Toutesfois les Parisiens ne témoignèrent pas grande joye, et ie regardoient d'un œil plus triste que joyeux, estant encore combattus de la faim, et plus
« que ai le roy de Navarre au dernier mois eût éprouvé sa force, il « prenoit Parte sans doute, parce qu'il étoit dégarni d'hommes, et la « plupart de ee qui restoit demi morts de faim.; et en- étoit mort, un tel « nombre de ceux de la garnison, qu'il y restoit fort peu de soldats. « Il n'y avoit plus personne qui allât aui murailles, que les prêtres et « les moines. Mais je crois qu'il n'a pas'voulû la forcer, ou pour n'a-- voir pas sçU la foiblesse, ou parée qu'il ne vouloit pas le sac et pil-« lage de la ville de Paris. »
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